Comme il a été dit sur les précédentes pages, le système est un trois voies.
Les fréquences de coupure sont 150 et 12 000 Hz. L'extrême grave est
reproduit par un pavillon en mono. Ce choix vient du fait que, en dessous de
180 Hz, le son n'est pas localisable. On ne localise un instrument grave
que par ses harmoniques.
Localisation du grave par les harmoniques, expérience: on entre dans la pièce
d'écoute par son milieu. Le pavillon débouche à notre gauche et les baffles
plan sont à droite. Si on entend un son trés grave, on remarque qu'il vient
de la droite, là où sont les baffles plan, donc le médium aigu. Rien ne vient de la gauche, du pavillon.
C'est trés surprenant.
Les transducteurs de médium et d'aigu sont
supportés par un baffle plan dont la fréquence de coupure basse naturelle est 120 Hz.
Les filtres sont passifs hormis le passe bas du pavillon qui est actif à triodes.
La pente de ce dernier est 12 dB/octave.
Le passe haut du méduim est à 6
dB/octave constitué par une simple self en série avec le haut parleur.
Le passe bas du médium est obtenu par un circuit RC à l'entrée de l'ampli.
La pente est 6 dB/octave.
Le passe haut de l'aigu est un peu plus compliqué.
En effet, un premier circuit RC à l'entrée de l'ampli donne une pente de 6
dB/octave. Suit un deuxième filtrage entre les deux étages de l'ampli 2A3.
Enfin un troisième filtrage constitué d'une capa en série avec le haut parleur
porte la pente totale à 18 dB/octave. Plusieurs raisons ont amené à ce choix.
La première est qu'il parait indispensable de protéger un tweeter à chambre
de compression d'une éventuelle tension continue ainsi que d'une injection de
50 Hz toujours possible en cas de problème de masse. La deuxième est que le
tweeter Fostex est excellent au dessus de 10 kHz, mais commence à ferrailler
au dessous de 5 kHz (c'est un pur tweeter!). Or, avec un filtrage à 6
dB/octave seulement, l'atténuation à 5 kHz est insuffisante pour rendre le tweeter muet.
D'où ce choix qui devrait faire hurler les puristes, qu'ils hurlent...!
A l'écoute, l'extrême aigu est d'une trés grande qualité, finesse, dynamique, à
condition que les disques en contiennent, bien sûr!.
On s'attendait à voir des boites, comme chez Monsieur "Tout le monde". Eh
bien, perdu. Aprés de multiple écoutes et expériences, les boites qui, à l'origine,
avaient été choisies pour contenir les haut parleurs, ont disparu. Sans caisson, les haut parleurs
donnent l'impression de respirer ce qui se traduit par une plus grande aisance, donc
par une image sonore plus ample et naturelle.
C'est exactement comme pour nous, on est mieux quand on respire bien. Finalement, c'est logique.
Le baffle plan est en bois aggloméré constitué de plusieurs épaisseurs
collées entre elles. Les bords sont arrondis. La finition est en crépi en
pâte à papier (fibrite).
A l'arrière, deux flasques en bois allongent le trajet de l'onde arrière afin
d'abaisser la fréquence de coupure du baffle, et servent de béquilles pour
assurer l'équilibre de l'ensemble.
Le trou du haut parleur est trés évidé sur sa face arrière pour permettre un
dégagement maximal de l'onde arrière.
Le haut parleur est un SUPRAVOX 17 cm médium.
Site internet de SUPRAVOX
Ce haut parleur, comme tous ceux de cette marque d'ailleurs, est
caractérisé par un équipage mobile extrêmement léger avec une bobine mobile en
magnésium et un moteur trés puissant, ce qui lui donne une réponse impulsionnelle
tout à fait étonnante pour un haut parleur électro dynamique. Le seul regret,
c'est que l'aimant en ferrite soit d'un diamètre extérieur important, ce qui
gêne un peu le dégagement arrière. Ce défaut n'existait pas à la belle époque,
lorsque les aimants étaient en Alnico. Ceci explique peut-être la différence
que certains audiophiles entendent entre ces deux types d'aimants.
Le tweeter est à l'intérieur d'un tube en carton et peut coulisser pour qu'on
puisse faire sa mise en phase avec le médium.
Tous les câbles de liaison sont du type téléphonique à deux fois 4 paires,
c'est à dire 8 brins rigides. Ils sont reliés en parallèle 4 par 4, c'est à
dire, 4 pour le point "chaud", et 4 pour la masse.
L'extrême grave est certainement le point auquel cette installation doit sa plus grande originalité vu qu'il est reproduit par un pavillon. Non, pas une amorce, mais un vrai, en entier. L'expérience est de taille puisqu'elle représente, entre l'étude, la réalisation et la mise au point, plusieurs années de travail, et quel travail! Elle mérite bien une page à part entière..... Le pavillon, ou ma dernière connerie du XXème siècle..!